Amenemhat II
Article mis en ligne le 6 janvier 2020
dernière modification le 24 décembre 2019

Pharaon de la XIIe Dynastie

1.929 - 1.895 avant J.C.

Fils et successeur de Sésostris Ier, Amenemhat II, Noubkaourê, est le troisième souverain de la XIIe Dynastie.

Il règne pendant 38 ans sur une Egypte pacifiée par son prédécesseur ayant conduit à son terme la politique d’Amenemhat Ier, tandis que le pays a étendu sa domination sur la Nubie dont il exploite les richesses et les matières premières.

Le règne d’Amenemhat II est marqué par une politique extérieure vigoureuse, tant sur le plan militaire que commercial, au nord-est et au sud.

L’Egypte maintient une pression militaire sur la Palestine méridionale et la Syrie. Une inscription de Memphis, enchâssée dans une construction d’époque ramesside, rend compte d’opérations militaires et commerciales en Syrie, en Palestine méridionale, en Canaan et à Chypre. Elle fait allusion à la déportation de prisonniers de guerre, à l’achat d’esclaves, à des fondations civiles et funéraires, à des matériaux précieux et à des armes importées comme butin ou achetés.

La découverte du trésor de Tôd dans les fondations du temple, enfermé dans plusieurs boîtes en métal cuivreux au nom d’Amenemhat II, permet de donner une consistance matérielle à ces expéditions en Asie. En effet, ce trésor, offert au dieu de la guerre - Mentou - est constitué de lingots d’argent, de nombreux objets en argent d’inspiration égéenne, ainsi que de multiples pièces - sceaux-cylindre en lapis-lazuli -, dont les plus anciens remontent à la IVe dynastie d’Our, et de fragments bruts de lapis-lazuli (musée du Caire et du Louvre).

L’Egypte maintînt, comme en Nubie, une tutelle politique et économique sur les pays qui formaient ses glacis à l’est, tandis qu’elle commerça avec certaines villes syriennes de l’Oronte. Ces relations sont l’objet d’échange d’ambassadeurs. Des dépôts d’effigies, telles que les statues de la princesse royale Ita et d’officiers égyptiens, à Qatna, montrent que les contacts sont fructueux, et que l’influence égyptienne, conformément au récit des Aventures de Sinouhé, est dans une phase d’expansion.

Une stèle dédiée au dieu Min de Coptos et à Haro’ris de Qous par un certain Ourkhentkhety, sur le site portuaire du ouâdi Gasoés (dans le désert oriental égyptien), atteste du retour d’une expédition conduite au pays de Pount, en l’an 28 d’Amenemhat II.

Le règne fut enfin marqué par une oeuvre monumentale dont il subsiste quelques modestes vestiges : un pylône à Hermopolis épargné par ses successeurs. Son complexe pyramidal ne fut pas édifié à Licht, mais à Dahchour, au sud de Saqqarah. Il oriente ainsi, en se rapprochant du lieu où les souverains memphites avaient choisi d’implanter leur sépulture, le choix de ses successeurs, dont certains optèrent pour un tombeau double : à Dahchour et au Fayoum.